nourrir avec parcimonie

Nourrir mais attention aux conséquences

Nourrir est une intervention qu'il faut connaitre et savoir mesurer les conséquences. Le 50/50 a une influence directe sur la ponte mais le candi et le sirop de nourrissement influence aussi la ponte de la reine.

Les abeilles sont loin d'être bête et savent la quantité de nourriture qu'elles ont à disposition. C'est à dire qu'au redémarrage de la ponte, une colonie disposant de 5kg de miel ne va pas pondre autant qu'une colonie disposant de 10kg de miel de provision. Par conséquent, en nourrissant plus que de raison on risque d'avoir des colonies très développées très tôt en saison. Et si la saison démarre tôt comme cette année, on risque de payer l'addition un moment ou un autre.

Cette technique est une routine chez les professionnels qui cherchent à faire des essaims ou des miellées précoces et c'est malheureusement, un peu banalisée. De plus, beaucoup ont peur que leurs abeilles meurent de faim mais là encore, elles sont loin d'être bêtes. La famine n'arrive jamais l'hiver, période ou les colonies consomment le moins mais plutôt au début du printemps. Mais pour que ce cas de figure arrive, il faut des conditions météorologiques très particulières comme  une longue période de mauvais temps alors que les colonies sont bien développées.

 

Si une colonie meurt de faim l'hiver ou au début du printemps, c'est qu'il y a forcément un problème en amont.

-La colonie était peut être surinfestée en varroas.

-la colonie, trop faible, n'a pas pu atteindre le miel pendant un coup de froid alors que la grappe était très resserré.

-La souche un peu trop exotique n'est pas adaptée à notre climat. 

-A force de nourrir, on participe grandement à une "dé-sélection naturelle". Le cheptel français, comme les terres agricoles, s'est décliné ces dernières années mais en nourrissant on participe à entretenir des reines que la nature aurait sans pitié tué.

-La colonie a été mal préparée à l'automne. En Provence, il faut environ 14kg de provision pour arriver jusqu'au printemps suivant, donc quand on récolte le miel, il faut veiller qu'elles aient à minima cette quantité de provision. 

 

Cela ne veut pas dire qu'il faut arrêter de nourrir et passer du tout au rien. Nous nourrissons comme beaucoup mais cherchons à diminuer les quantités d'année en année et si la loi nous imposait de nourrir qu'au miel on réfléchirait à deux fois sur les quantités distribuées. On nourrit au cas par cas et évite plus que possible de greffer ou faire des essaims sur des colonies nourries "anormalement".

 

L'hiver, nous nourrissons directement dans le nourrisseur et non sur les têtes de cadre. Cela nous économise du travail, à savoir tourner les nourrisseurs pour ensuite les retourner. Cela évite de déranger la colonie par deux ouvertures inutiles. Le plus important étant de bien préparer ses colonies en fin d'été. Et ensuite de suivre régulièrement la perte de poids. Nous sommes allés faire notre pesée mensuelle. Comme chaque hiver, les ruches ont très peu consommé. En moyenne 2kg entre novembre et janvier. Jusqu'à 5kg de consommation, c'est tout à fait normal mais au delà les colonies sont considérées "anormales".

Enfin, le pain de candi dans le nourrisseur renseigne également sur la force de la colonie et permet de repérer une éventuelle ruche faible ou bourdonneuse comme déjà expliqué dans l'article sur la consommation des ruches

une saison qui risque de démarrer précocement

Le romarin est déjà tout en bouton.

D'un côté, il est très joli avec une grande quantité de fleur à venir. Les sols sont bien humides avec des pluies en grande quantités cet hiver. Tout cela semble positif pour avoir une petite miellée comme l'an dernier.

Mais d'un autre côté, les anciens disaient qu'une saison qui démarre tôt n'est jamais trop bonne.... et au vue du développement du romarin il faudra s'attendre à une floraison en mars. Or les chaleurs de mars ne sont pas celles d'avril. Après avec dame nature rien est écrit d'avance et un long coup de froid retarderait tout cela.

Avec l'automne pluvieux et chaud, les plus fortes colonies sur le pourtour méditerranéen sont déjà sur 4 cadres de couvain. Les toutes premières fleurs des amandiers sortent. Si la chaleur est au rendez vous les visites ne devraient pas tarder. 

 

 

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Commentaires: 3
  • #1

    Djillali (dimanche, 10 février 2019 20:56)

    Merci pour les informations sur le nourrissement

  • #2

    Claveille (dimanche, 10 février 2019 23:29)

    Super l article sur le nourissement

  • #3

    Brillane (lundi, 11 février 2019 04:27)

    Merci pour les infos