1ères visites et premiers constats...

saison précoce avec déjà une miellée intense

Toujours de plus en plus tôt avec des hivers toujours de plus en plus doux, les visites de printemps 2021 battent à nouveau un record de précocité.

 

D'un côté, il y a les joies avec de belles ruches déjà sur 7 ou 8 cadres de couvain. Le temps devraient être ensoleillé et sec pour les multiples floraisons d'amandiers, buis et romarin qui se cumulent actuellement. La pluviométrie a été correct cet hiver. Par conséquent ça mielle déjà très fort sur certains secteurs. On en profite donc pour faire bâtir un maximum, contrôler l'essaimage mais la pose des premières hausses est inévitables.

20 à 30% de mortalité sur certains ruchers

Mais il y a aussi les déceptions.

Le taux de mortalité sur certains ruchers est 2 à 3 fois supérieur à la normale.

Les craintes et constats de cet été se sont malheureusement confirmés.

Rien d'alarmant pour le moment car cela concerne surtout les ruchers transhumants mais le constat est fréquent chez beaucoup d'apiculteurs provençaux.

hypothèse de l'intoxication

Bien entendu l'hypothèse de l'intoxication est avancée par bon nombre d'apiculteur. Ce sont notamment les apiculteurs ayant transhumé sur le plateau d'Albion qui dès août ont alerté sur de possible problème. En effet, les ruches étaient étonnamment vides et peu abeillés alors que la saison lavande semblait prometteuse. Personnellement je ne crois pas à cet supposition pour expliquer, du moins, la majorité des pertes. Mais il est vrai que les mauvaises habitudes de certains ont tendance à revenir. Je me suis en effet embrouillé quelques fois suite à des désherbages chimiques très tardifs, fin avril voir mi mai, alors que les floraisons des adventices étaient très importantes. De plus, nous avons fait analyser nos cires de corps cette année et on retrouve malheureusement des fongicides sur des ruches pourtant dans des zones peu traités.

varroas ?

L'ADAPI avait très tôt alerté sur une infestation varroa très importante cet été, la plus élevé depuis que l'observatoire lavande a été mis en place soit une dizaine d'année. Nous avons redoublé d'effort pour soigner nos ruchers alors que les champs de lavande n'étaient pas tous coupés. Mais le mal étaient déjà bien ancré. 1 mois après la pose des inserts, les couvains semblaient encore symptomatiques d'une infestation.

Selon moi une des pistes explicatives pourrait venir de la généralisation des traitements à l'acide oxalique. Certes ce médicament donne de bon résultat, supérieur à 95% d'efficacité en absence de couvain, mais tombe à moins de 50% avec ne serait ce qu'un petit cadre de couvain operculé.  Or en Provence, la période sans couvain est souvent inexistante. L'ADAPI essaye de se pencher sur le problème avec des retraits de couvain ou autres méthodes mais notre gouvernement lui facilite pas la tâche.... Bref

Le printemps capricieux a également accentué le phénomène avec des colonies moins populeuses mais un varroa qui n'a sans doute pas ralenti sa progression. Enfin, tous le monde le sait, la miellée de lavande réduit énormément les populations d'abeilles et par conséquent augmente encore plus le ration varroa/abeille. Enfin, la reprise de ponte automnale a été très tôt cette année et dès la mi aout les varroas avaient de quoi se multiplier... traiter avec ne serait ce que 2 semaines de retard et le constat est encore pire.

adaptation de nos pratiques

Tout d'abord, suite aux analyses de cire nous allons donc augmenter notre fréquence de changement de cire. Actuellement nous changeons 2 à 3 cires par an. Nous allons tenter d'en changer 3 à 4 selon les colonies. Cela à un coût pour la colonie et l'apiculteur. Il va falloir nourrir et donner un substitut de pollen à certaines ruches qui n'arriveront à tout bâtir.

 

Ensuite ce constat de surmortalité nous l'observons depuis quelques années sur les ruchers hivernants en basse Provence. Nous avons donc opté depuis quelques temps à des transhumances printanières et non plus automnales. Les ruchers transhumants hivernent en Haute-Provence. Ici, nous avons une rupture de ponte mais une fenêtre de traitement qui ne cesse de réduire. Le taux de mortalité est bien inférieur mais cela à également un coût. Tout d'abord la logistique est parfois compliquée car il faut transhumer très tôt en février, période ou en haute-Provence il peut faire des nuits très froides avec des chemins encore bien boueux alors que plus au sud c'est l'explosion florale. Ensuite, nous constatons que les colonies transhumées en février sont beaucoup moins développées que celles hivernants dans les bouches du Rhône. On peut donc faire une croix sur une éventuelle récolte de romarin.

 

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Jourdan (mardi, 02 mars 2021 14:03)

    Merci pour ce partage. C'est tjrs intéressant de vous lire. Idem du côté de Montpellier. 1ère visite le 28 février. Je suis retourné à la maison pour chercher des hausses et en poser sur la moitié de mes dadant 10c. Il y avait déjà des faux bourdon dans toutes les ruches