comme dit dans un précédent post, l'encagement de reine me parait inévitable pour combattre efficacement le varroa.
En effet, les années de sécheresse ou nous avons un blocage de ponte pendant la miéllée de lavande, l'efficacité des traitements anti varroas semble optimal. Les essais de la FNOSAD vont dans le même sens.
Sauf pour l'acide formique, tous les traitement ne tuent que les varroas phorétiques c'est à dire les varroas sur les abeilles adultes.
Nous avons donc cette année testé l'encagement de reine sur 5 colonies. Le but étant de valider un protocole car les pratiques actuelles ne donnent pas satisfaction notamment avec l'abeille noire.
la cage à reine
Nous avons choisi le cadre cage qui donne de meilleur résultat notamment avec l'abeille noire. En effet, certaines colonies tuent leur reine suite à l'encagement dans les cages type Scalvini. De plus la colonie continue à pondre et épuise donc sa spermathèque dans ces petites cages.
Certains pays d'Europe de l'est encagent même plusieurs mois dans ces cadres durant l'hiver sans aucun souci particulier. Ils jouent ainsi sur les morts naturelles des derniers varroas restants.
Il a fallu fabriquer le cadre cage car ce dernier existe en Dadant mais pas encore en Langstroth. Pas très grave car 10€ à l'achat et à peine 2€ à la fabrication, cela n'est pas négligeable quand on a plus de 1000 ruches.
Pour ceux qui veulent essayer, c'est simple. Un cadre Langstroth est coupé pour ne faire que 14mm d'épaisseur. Ceci est très important sinon la colonie bâtira à l'intérieur du cadre et la reine continuera sa ponte. Ensuite une grille à reine coupée en deux et agrafée de chaque côté avec un petit trou pour faire entrée la reine lors de sa captivité. La grille à reine est très importante car elle permet le passage des abeilles. Pour la libération je désagrafe un côté.
Encagement PENDANT la miellée de lavande
La reine pond en Provence dès Janvier/février jusqu'à un maximum aux alentours de début juin/juillet. Lorsque la miellée de lavande attaque, il y a une chute de la ponte de la reine avec un quasi arrêt lorsque la miellée de lavande est très intense c'est à dire entre fin juillet et mi aout selon les secteurs.
Il est important d'observer ce qui se fait naturellement pour avoir de bon résultat. Afin de respecter cet arrêt/diminution nous avons choisi d'encager la reine pendant la première semaine de miellée. Tout d'abord, cela est plus facilement accepter par la colonie. Quand on travaille avec de l'abeille noire, rien ne doit être laissé au hasard car il faut encager le reine 26 jours minimum. Sans ce respect, certaines colonies pensant la reine défaillante, la tueraient pour la remplacer.
Ensuite, en fonction des orages plus ou moins précoces, les colonies se remettent à pondre plus ou moins tôt pour faire leurs abeilles d'hiver. Du coup l'encagement de reine post lavande qui se pratique actuellement empêcherait la reine de pondre alors qu'il y a une quantité importante de fleurs dans la nature. De même, le couvain pondu pendant la miellée est très infesté par le varroa. La reine épuise donc inutilement sa spermathèque. Le miel et le pollen consommés pour nourrir le couvain infesté élèvent des abeilles qui vont mourrir. Et en encageant le plus tôt possible on gagne une génération de ponte et donc de varroas... ce qui n'est pas négligeable.
Enfin, je ne suis pas partisan de l'encagement hivernal. Tout d'abord je n'aime pas ouvrir les ruches et déranger les colonies pendant l'automne ou l'hiver. Et en Haute-Provence, nous avons un petit arrêt de ponte donc l'encagement ne se justifie pas.
résultats et perspectives
L'encagement et désencagement des 5 colonies tests s'est bien déroulé cette année. Toutes les reines ont pondu lors de la libération et l'an prochain, nous encagerons les 30 colonies d'un rucher.
Pour cette année, nous avons utilisé les apivars pour ne pas faire varier trop de paramètres à l'expérimentation. en effet, l'acide oxalique par dégouttement ou sublimation génère selon moi un stress plus important que les lanières. Et là encore, le moment du traitement à l'AO devra être soigneusement choisi (matin, soir, moment même, lendemain...)
il faudra surement plusieurs années pour roder efficacement cette technique.
Tout d'abord, es ce que les résultats seront identiques les années pluvieuses ?
Sera t'il possible d'adapter cette technique aux ruchers grandes transhumances ? Ces ruches pondant énormément se retrouveraient avec une quantité tellement importante de varroas phorétiques que certaines colonies s'effondreraient surement.
Comment gérer les cas particuliers comme les reines qui remèrent ou celles non trouvées ?
Enfin il faudra comparer l'hivernage et la production. En théorie, ce blocage complet de ponte devrait permettre une augmentation de récolte car il y a plus de butineuses et moins d'abeilles d'intérieur. Mais l'expérience nous montre que nos ruchers les plus productifs sont les ruchers qui pondent beaucoup en continu pendant la miellée.
Enfin et contrairement à ce qu'on pourrait penser, les colonies ne bloquent pas plus les corps. Un peu comme lors d'un remérage avec arrêt de ponte, elle prépare le nid à couvain. Sur les 5 colonies, il y avait des ronds près à pondre autant gros que les couvains des ruches non-encagées
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