comme dit dans un précédent post, l'encagement de reine me parait inévitable pour combattre efficacement le varroa.
En effet, les années de sécheresse ou nous avons un blocage de ponte pendant la miéllée de lavande, l'efficacité des traitements anti varroas semble optimal. Les essais de la FNOSAD vont dans le même sens.
Sauf pour l'acide formique, tous les traitement ne tuent que les varroas phorétiques c'est à dire les varroas sur les abeilles adultes.
Nous avons donc cette année testé l'encagement de reine sur 5 colonies. Le but étant de valider un protocole car les pratiques actuelles ne donnent pas satisfaction notamment avec l'abeille noire.
Nous avons choisi le cadre cage qui donne de meilleur résultat notamment avec l'abeille noire. En effet, certaines colonies tuent leur reine suite à l'encagement dans les cages type Scalvini. De plus la colonie continue à pondre et épuise donc sa spermathèque dans ces petites cages.
Certains pays d'Europe de l'est encagent même plusieurs mois dans ces cadres durant l'hiver sans aucun souci particulier. Ils jouent ainsi sur les morts naturelles des derniers varroas restants.
Il a fallu fabriquer le cadre cage car ce dernier existe en Dadant mais pas encore en Langstroth. Pas très grave car 10€ à l'achat et à peine 2€ à la fabrication, cela n'est pas négligeable quand on a plus de 1000 ruches.
Pour ceux qui veulent essayer, c'est simple. Un cadre Langstroth est coupé pour ne faire que 14mm d'épaisseur. Ceci est très important sinon la colonie bâtira à l'intérieur du cadre et la reine continuera sa ponte. Ensuite une grille à reine coupée en deux et agrafée de chaque côté avec un petit trou pour faire entrée la reine lors de sa captivité. La grille à reine est très importante car elle permet le passage des abeilles. Pour la libération je désagrafe un côté.
La reine pond en Provence dès Janvier/février jusqu'à un maximum aux alentours de début juin/juillet. Lorsque la miellée de lavande attaque, il y a une chute de la ponte de la reine avec un quasi arrêt lorsque la miellée de lavande est très intense c'est à dire entre fin juillet et mi aout selon les secteurs.
Il est important d'observer ce qui se fait naturellement pour avoir de bon résultat. Afin de respecter cet arrêt/diminution nous avons choisi d'encager la reine pendant la première semaine de miellée. Tout d'abord, cela est plus facilement accepter par la colonie. Quand on travaille avec de l'abeille noire, rien ne doit être laissé au hasard car il faut encager le reine 26 jours minimum. Sans ce respect, certaines colonies pensant la reine défaillante, la tueraient pour la remplacer.
Ensuite, en fonction des orages plus ou moins précoces, les colonies se remettent à pondre plus ou moins tôt pour faire leurs abeilles d'hiver. Du coup l'encagement de reine post lavande qui se pratique actuellement empêcherait la reine de pondre alors qu'il y a une quantité importante de fleurs dans la nature. De même, le couvain pondu pendant la miellée est très infesté par le varroa. La reine épuise donc inutilement sa spermathèque. Le miel et le pollen consommés pour nourrir le couvain infesté élèvent des abeilles qui vont mourrir. Et en encageant le plus tôt possible on gagne une génération de ponte et donc de varroas... ce qui n'est pas négligeable.
Enfin, je ne suis pas partisan de l'encagement hivernal. Tout d'abord je n'aime pas ouvrir les ruches et déranger les colonies pendant l'automne ou l'hiver. Et en Haute-Provence, nous avons un petit arrêt de ponte donc l'encagement ne se justifie pas.
L'encagement et désencagement des 5 colonies tests s'est bien déroulé cette année. Toutes les reines ont pondu lors de la libération et l'an prochain, nous encagerons les 30 colonies d'un rucher.
Pour cette année, nous avons utilisé les apivars pour ne pas faire varier trop de paramètres à l'expérimentation. en effet, l'acide oxalique par dégouttement ou sublimation génère selon moi un stress plus important que les lanières. Et là encore, le moment du traitement à l'AO devra être soigneusement choisi (matin, soir, moment même, lendemain...)
il faudra surement plusieurs années pour roder efficacement cette technique.
Tout d'abord, es ce que les résultats seront identiques les années pluvieuses ?
Sera t'il possible d'adapter cette technique aux ruchers grandes transhumances ? Ces ruches pondant énormément se retrouveraient avec une quantité tellement importante de varroas phorétiques que certaines colonies s'effondreraient surement.
Comment gérer les cas particuliers comme les reines qui remèrent ou celles non trouvées ?
Enfin il faudra comparer l'hivernage et la production. En théorie, ce blocage complet de ponte devrait permettre une augmentation de récolte car il y a plus de butineuses et moins d'abeilles d'intérieur. Mais l'expérience nous montre que nos ruchers les plus productifs sont les ruchers qui pondent beaucoup en continu pendant la miellée.
Enfin et contrairement à ce qu'on pourrait penser, les colonies ne bloquent pas plus les corps. Un peu comme lors d'un remérage avec arrêt de ponte, elle prépare le nid à couvain. Sur les 5 colonies, il y avait des ronds près à pondre autant gros que les couvains des ruches non-encagées
à la question faut il prélever des cadres de miel dans le corps il y a comme souvent une grande diversité de pratique apicole.
Comme souvent en apiculture il n'y a pas une vérité mais des choix dictés par des raisons économiques, zones géographiques, modèle de ruche, race d'abeille, volonté personnelle, circuit de transhumance ou pastoralisme....
La question est souvent revenue cette année car une fois la récolte estivale effectuée on s'est vite aperçu que les corps de ruche étaient plein à craquer et la ponte de la reine réduite parfois à un couvain de la taille du poing.
En Provence, en sortie de miellée de lavande, avoir des corps bien garnies est un classique et s'explique souvent par la sécheresse qui s'installe plus ou moins tôt dans l'été. Au final comme il n'y a plus de fleur, il n'y a donc pas de pollen et par conséquent très peu de ponte voir même des blocages complets. Ce phénomène est très marqué sur les plateaux couverts de champs de lavande. En effet, il y a très peu de diversité florale et souvent une concurrence accrue avec une concentration de ruche très importante. Or, les colonies cherchent toujours à stocker le miel au plus près du couvain. Elles ont donc rempli les corps de ruche avant de stocker le miel en hausse.
Cela donne une impression que la reine n'a plus de place pour pondre et peu parfois sembler inquiétant.
Personnellement nous ne touchons pas aux corps. Contrairement aux idées reçues, les colonies ne se bloquent pas par le miel. Une fois la lavande finie et en fonction des ressources, les colonies vont repartir doucement à la ponte. Elles consommeront le miel pour élever le couvain et se feront ainsi de la place. Le couvain étant le plus gros consommateur de miel. Cette consommation va aller en grandissant jusqu'au pic floral automnal. Ce pic floral intervient plus ou moins tôt en fonction des orages. L'an dernier il a eu lieu en aout alors qu'il y a 2 ans avec la grosse sécheresse il a eu lieu fin septembre. Les colonies consomment entre 100 et 200g de miel par jour de moyenne. Par conséquent, là ou la miellée est finie depuis deux semaines, les colonies ont déjà consommé l'équivalent d'un cadre de miel Langstroth. Les surfaces de couvain ont déjà doublé et les cadres de miel frais en bordure du couvain sont devenus des cadres de pollen.
Nous faisons ce choix car premièrement nous sommes en Langstroth. Plus petite que la Dadant, mieux vont attaquer la saison "morte" avec beaucoup de miel si on veut pas nourrir ses ruches. De plus nous sommes avec de la noire, une abeille réputée petite pondeuse. De même, avec l'arrêt de ponte estival et la miellée de lavande, les populations ont tellement réduite qu'il n'y a aucun risque de blocage à cause d'une miellée plus tardive ou d'un apport de pollen important. Enfin, nous sommes en Haute-Provence avec des hivers doux, il nous semble inutile d'hiverner des colonies énormes, bien au contraire.
Pour accéder aux données balance cliquer ici.
La balance se situe sur le plateau de Valensole, côté ouest.
Les premières fleurs sont apparues dans le Week End et aujourd'hui, premier jour de l'été, devrait être le premier jour réel de miellée.
L'ADAPI suit également l'évolution de prise de poids de plusieurs ruches, sur plusieurs ruchers sur les grandes zones lavande (Albion, Valensole et Drôme). Pour avoir accès aux données cliquer ici
C'est surtout la fin de la miéllée qui nous intéresse. En effet, lorsque les prises de poids diminuent depuis quelques jours, il faut se tenir prêt pour aller récolter et ainsi soigner rapidement ses ruches vis à vis de varroa. On attend pas que tous les champs soient coupés et qu'il n'y est plus une fleur à butiner. On ne fera pas plus de miel et le travail sera beaucoup plus pénible avec des risques de pillage, des abeilles agressives.... Pour la maturité du miel, il n'y a pas trop d'inquiétude car en Provence les miels sont généralement très secs.
Au final, les dés sont jetés et dès à présent c'est la saison 2020 qui se prépare...
Le miel dit de lavande que nous trouvons un peu partout est en fait du miel de lavandin.
Cependant il est possible de produire du miel de lavande fine ou lavande vraie. Pour cela il faudra transhumer sur les hauteurs du plateau d'Albion. c'est seulement à partir de 1000m qu'on trouve des zones avec une culture quasi totale de lavande fine.
Beaucoup nous demande du miel de lavande fine car le lavandin, culture hybride, à mauvaise presse dans cette tendance écolo, bio, nature.... pourtant les gouts ne sont pas tout à fait identiques et le miel de lavande fine plus acide et avec une astringence plus marquée en fin de bouche et pour ma part moins plaisant. La lavande fine est pollinifère, c'est sans doute cette présence qui explique cette couleur jaune paille.
En fonction de ces différents critères, nous avons donc décider de mettre en pot le miel de Vachères. La culture du lavandin y est dominant mais comme nous sommes à 800m il y a à la fois beaucoup de lavande sauvage et des champs de Lavande fine. C'est selon moi un bon compromis. Le reste de la production partant chez un grossiste.
Cette année, un lot de miel de lavande a été teinté par une miéllée sans doute de miellat. En effet, sur ce rucher, nous avons récolté le toutes fleurs de Provence alors que la lavande était en fleur depuis une semaine. Mais le lavandin n'a fleuri qu'une semaine plus tard. Au final, la lavande, moins attractive que le lavandin n'empêche pas les abeilles d'aller voir ailleurs. A l'inverse le lavandin est tellement attractif, qu'une fois fleuri les abeilles ne s'en détournent plus.
Dernière ouverture de ruche jusqu'à mars 2019...
Le jour même de la récolte du rucher, nous visitons les ruches et administrons le médicament. Nous fonctionnons ainsi, tout d'abord pour soigner rapidement et ensuite, pour avoir un confort de travail car plus tard en saison les colonies seront agressives. Nous pouvons fonctionner ainsi car nous ne récoltons pas les corps de ruche.
Tout d'abord nous pesons les ruches. Elles doivent avoir environ 14kg de provision pour arriver jusqu'aux premières grosses rentrées de nectar de 2019.
Ensuite, nous feuilletons cadre par cadre en partant d'une rive jusqu'à l'autre. Pas besoin de sortir tous les cadres et de les regarder. Rien qu'au poids nous savons si c'est un cadre de miel ou de couvain. Nous sortons uniquement les cadres de couvain pour faire un control visuel.
Et les années se suivent et ne se ressemblent pas du tout. L'an dernier, avec la sécheresse les colonies étaient en moyenne sur 2-3 petits cadres de couvain, voir pas de couvain du tout, et 17 à 20kg de provision. Nous avons donc "dégorger" d'un ou 2 cadres de miel les corps de ruche pour permettre à la reine de pondre. Cette année, avec déjà 3 orages en juillet, c'est le cas de figure inverse. Les colonies sont sur 4/5 cadres de couvain de moyenne, avec des colonies sur 8/9 cadres de couvain. Il n'y a pas trop d'intervention à faire sur la plupart des ruches mais les poids des grosses pondeuses oscillent entre 8 et 10kg de provision. S'il n'y a pas une petite miellée d'automne de lierre ou de sarriette, ces ruches seront à surveiller et nourrir si besoin.
Lors de cette visite il n'est pas rare d'avoir des cadres de couvain séparés par des cadres de miel. Nous réunissons les cadres de couvain au centre de la ruche afin d'avoir une efficacité maximale du médicament.
Ne pas hesiter à réouvrir la ruche dans 4 à 6 semaines afin vérifier que les bandelettes sont au niveau de la grappe et les déplacer si besoin pour une efficacité optimale
la varroase est une maladie et comme toute maladie, au plus tôt elle est prise en charge, au plus vite on soigne et au moins il y aura de séquelle. Que l'on soit bio, conventionnel ou autre, il faut soigner bien avant que des symptômes soit visibles comme des abeilles aux ailes déformées, des abeilles en grande quantité mortes devant la ruches, un couvain en mosaique ou pire encore des varroas qui courrent sur le dos des abeilles... Même une colonie avec une faible infestation peut s'effondrer durant l'hiver du fait que le varroa véhicule énormément de virus. Je ne sais pas le reste de la France, mais en Provence, avec la sécheresse estivale, la ponte est très faible voir nulle à certains endroits. Alors que la miéllée n'est pas encore finie, des centaines d'abeilles meurent chaque jours, usées par le travail. Il faut donc agir dans l'urgence si on veut que la reprise de ponte et par conséquent l'hivernage se passe sainement.
Il n'y a pas une date précise mais un moment idéal en fonction de la miéllée estivale.
Pas besoin d'attendre que tous les champs de lavande soient coupés et qu'il n'y est plus aucune fleur dans la nature à butiner. Bien au contraire, il vaut mieux attaquer à récolter alors que ça mielle encore un petit peu. Cela facilite grandement le travail que ce soit la récolte ou la visite d'automne. Nous récoltons donc le matin et administrons le médicament lors de la visite d'automne l'après midi. Les ruchers du plateau de Valensole sont donc déjà récolter et soigner en cette fin juillet.
Plusieurs indicateurs pour nous dire quand attaquer :
-10-15 jours après que les lavandiculteurs aient commencé à couper.
-Cela correspond à 30-35 jours après le début de la miellée.
-les champs pas encore coupés changent de couleur et virent au mauve/gris. De plus près il y a encore quelques fleurs sur les épis mais pas tous.
-Les courbes de prise de poids des balances de l'Adapi commencent à s’aplatir. Les ruches ne prennent plus de poids et consomment leur butinage journalier.
Cette fenêtre idéale est souvent courte, pas plus d'une semaine. Avant le miel ne sera pas mur et récolter trop tôt aura pour incidence d'encombrer le nid à couvain de miel. Après les butineuses rendront les colonies agressives et certaines ruches pourront s'effondrer à cause du varroa. C'est donc cette dernière semaine de juillet qu'il faut récolter et traiter ses ruches sur le plateau de Valensole. Pour Vachères ce sera début août et nous finirons pas le plateau d'Albion la dernière quinzaine d’août.
Nous travaillons en hausse Langstroth. Une hausse bien pleine de miel c'est 25kg. Nous allons donc doubler une seule fois a mi-miellée c'est à dire aux alentours du 18è jours après le début de la miellée. C'est le temps qu'il faut à une belle ruches pour amasser 25kg de miel en hausse et quelques kg dans le corps pour passer l'hiver.
En année normale, la miellée de lavande dure environ un gros mois. Elle peut ne durer que 3 semaines les années sèches comme ces deux dernieres années. Les lavandins effleurent et les lavandiculteurs s'empressent de couper. Mais la miellée peut durer plus de 40 jours sur nos meilleurs emplacements. En effet, la présence de lavande, de différentes variétés ou encore une topographie avec des champs versant nord, sud... échelonnent les floraisons et rallongent condisidérablement la miellée.
Nous prenons en compte tous ces facteurs car cela influence notre manière de doubler.
Nous posons une hausse langstroth completement vide uniquement aux ruches ayant déjà bien remplit la hausse avec des cadres déjà operculés et sur les emplacements ou la miellée est encore longue. Pour cela on soupèse toutes les ruches, à la main, par l'arrière. Mais en règle général, nous doublons une ruche sur deux (ou trois les années sèches) Autrement dit, nous remplaçons 3, 4 ou 5 cadres de miel par des cadres vides sur la premiere ruche pleine et posons ensuite la hausse moitié pleine sur la ruche pleine suivante.
Cela représente un travail fastidieux dans un premier temps. Mais cela évite beaucoup de manutention par la suite.
Généralement, les lavandiculteurs coupent à 80% de floraison. Il commence donc à couper environ 21 jours après la sortie des premières fleurs.
Lorsque nous allons doubler on hésite pas à compter sur l'epis ou en est la floraison.
La miellée a démarré aux alentours du 18 juin sur le plateau de Valensole et nous sommes allé doubler le 6 juillet. En ce début de semaine, les premiers champs ont été coupé. La miellée va donc baisser en intensité vers la fin de la semaine.
Nous irons doubler a la fin de la semaine Vachères ou la miellée a démarré une semaine apres Valensole. Et nous finirons la semaine suivant avec le plateau d'Albion ou la miellée est la plus tardive.
On peut suivre l'évolution de la miellée sur le site de l'INRA grâce a la présence de balance sur quelques belles ruches de différents ruchers sur le lien suivant.
http://w3.avignon.inra.fr/lavandes/biosp/observatoires.html
Les premières fleurs font leur apparition sur le plateau de Valensole. Il y a presque une fleur par épis ce lundi sur certains champs bien exposés mais avec les chaleurs annoncées ça va aller très vite. Les ruches vont commencer à prendre du poids des le milieu de semaine.
Nous n'allons pas en Drome provençale mais la miellée, plus précoce, a du commencer depuis quelques jours.
Pour le secteur Vachères, il faudra attendre encore une grosse semaine même si on peut déjà voir des champs de lavande en fleur. Enfin le plateau d'Albion est le plus tardif et les lavandins changent tout juste de couleur. La miéllée devrait débuter dans une vingtaine de jour.
L'apparition des premières fleurs est le signal pour récolter le miel toutes fleurs de Provence.
Les années se suivent et ne se ressemblent pas. L'an dernier nous récoltons les hausses entières au chasse-abeilles mais cette année nous allons récolter à la balayette. En effet avec le mois de mai très pluvieux, les hausses sont dans l'ensemble vide. Il n'est pas rare de ne rien récolter ou alors de retirer 4 à 5 cadres de 500g de miel...
Afin d'avoir un miel de lavande des plus purs, toutes les ruches sont ouvertes et tous les cadres sont soupesés afin d'enlever tous le miel des hausses. Enfin, pour faciliter l'extraction, nous en profitons pour passer toutes les hausses sur 9 cadres.
Malgré quelques cadres de miellat, le toutes fleurs de Provence aura sans doute beaucoup de romarin cette année.
Nous allons donc suivre l'apparition des premières fleurs en partant du plateau de Valensole pour finir dans 15jours à 3 semaines les ruchers du plateau d'Albion
Première petite rentrée de nectar. Au goût, très dilué en eau, ça semble être du miel de lavande malgré toutes les fleurs présentes dans la nature. Il faut savoir que certaines plantes sont tellement attractives (comme la lavande) que même si d'autres fleurs miellifères sont présentes, les abeilles ne les visites quasiment pas voir pas du tout.
Cette semaine a été consacré a la récolte de l'acacia. Comme chaque année le dilemme du moment de récolte se pose. Afin d'obtenir un miel de cru il ne faut pas trop tarder à récolter car la ronce, le tilleul ou encore les prés attaquent mais il faut attendre suffisamment que le miel soit mature et que son hygrométrie baisse.
Le miel s'est avant tout du nectar avec environ 50-70% d'eau. Les abeilles ventilent l'eau afin de pouvoir le conserver longtemps et éviter qu'il ne fermente. Elles operculent ensuite pour éviter que le miel, très hygroscopique, capte l'humidité de l'air ambiant de la ruche dont le taux est d'ailleurs élevé.
L'operculation des cadres est un très bon indicateur mais malheureusement si on veut un acacia de cru on ne pourra pas attendre la complète operculation.
Nous attendons généralement un peu moins d'une semaine après la fin de la miéllée pour aller récolter. Les balances nous renseignent d'ailleurs très bien. La miéllée a duré 15 jours environ. On a pu constater des prises de poids allant jusqu'à 6kg en une seule journée. L'acacia s'est donc beaucoup d'eau et même operculé il ne faudra pas s'attendre au même résultat que le miel de lavande.
Une fois récolter, les hausses sont stockées avec un déshumidificateur d'air afin d'être sur que l'hygrométrie du miel est en dessous de 18%. On retire les toits et couvres cadre des palettes pour permettre à l'air de circuler. Mais il ne faut pas s'attendre à gagner 2 ou 3% de taux d'humidité. Pour cela, des machines très onéreuses existent mais sont surtout utilisées dans des pays très humides ou le miel passe difficilement sous la barre des 20%.
Législativement on a le droit de commercialiser du miel jusqu'à 20% mais en fonction des conditions de stockage le risque de diphasage puis de fermentation existe. Autant dire que le pot sur l'étal de l'épicerie du coin aura sale gueule s'il n'est pas vendu dans l'année.
Dans un précédent post nous avons parlé de l'humidité de la ruche et de la nécessité de créer des ouvertures pour que l'air humide s'échappe. Je pense que ces ouvertures accélèrent le travail des abeilles mais faudrait mettre en place un test afin de vérifier cela surtout les années humides et pluvieuses.
Enfin dernier élément important. La récolte à la balayette est à proscrire. Le miel d'acacia n'a pas un gout très prononcé et avec des cadres parfois operculés à 50%, il prendra vite le gout de la fumée. A moins bien sur que cet arrière gout plaise et soit recherché pour retrouver le gout des miels d'antan
La récolte dure environ tout le mois d'aout. La floraison est tardive sur Vachères et s'étale tout le mois de juillet.
Cette année nous avons commencé mi juillet, soit 15jours en avance. Chaque jour nous faisons un rucher d'une quarantaine de ruche. Le matin nous récoltons, l'après midi nous visitons les ruches et en fin d'après midi, nous posons les chasses abeilles sur le rucher qui sera récolté le lendemain.
Lors de la récolte et malgré l'utilisation du chasse abeille, nous soufflons les dizaines d'abeilles restantes afin de n'en ramener aucune à la miellerie.
La visite d'automne est souvent rapide car il y a très peu de couvain à vérifier et les interventions et manipulations sont minimes. Cependant elle est cruciale car c'est la dernière fois que nous ouvrons les ruches de la saison et ce jusqu'à mars de l'année prochaine...
Une fois récoltées, les ruches sont pesées avant ouverture. La plupart ont la quantité de miel nécessaire pour l'hivernage soit 12 à 14kg de provision. Nos ruchers ne sont pas sur les plateaux couverts de champs de lavande. Il n'y a donc pas de blocage de ponte car entre la lavande sauvage et les différents biotopes, les colonies trouvent toujours du pollen. La production est donc moins importantes mais les colonies ne souffrent pas. En sortie de lavande nous avons même, cette année qui est particulièrement sèche, 2 à 3 cadres de couvain. Le nid à couvain va grossir en septembre avec l'arrivée du lierre, de la sarriette et espérons le des orages
Nous laissons beaucoup de miel à la ruche car aout est un mois avec quasiment aucune rentrée de nectar et une ruche perds environ 2kg de miel soit un cadre de provision. Lors de la floraison du lierre et de la sarriette en septembre, les colonies vont augmenter la ponte et s'il n'y a pas encore eu d'orage, elles vont continuer la consommation de leur provision.
A l'inverse si les orages sont fréquents avec des belles chaleurs, certaines belles colonies peuvent stocker quelques kilos de miel en plus. C'est pourquoi nous pesons tous les mois les ruches. Afin que le nid à couvain ne soit pas bloqué. Nous retirerons un cadre ou deux de miel supplémentaires si besoin
Lors de la pesé des ruches, nous aurons une grande attention aux colonies ayant peu de provision. Elles peuvent être malades ou bourdonneuses et/ou comme c'est souvent le cas être très infestées de varroas. Du coup en réaction, elles surpondent mais cela entraine une surconsommation des provisions (sans compter l'épuisement de la reine). C'est pourquoi nous préférons administrer le médicament le plus rapidement possible soit le jour même de la récolte afin d'éviter ces cas de
Nous récoltons aux chasse abeilles 8 sorties.
Nous le posons la veille avec une hausse car les colonies sont très populeuses et il y a la miéllée de lavande qui attaque.
Le lendemain nous soufflons les 4 abeilles qui restent pour n'en ramener aucune à la miellerie.
Nous prenons bien soin de boucher les éventuels trous entre le chasse abeille et la hausse de miel, et entre la hausse de miel et le nourrisseur pour éviter un éventuel pillage de la hausse de miel. Soit nous utilisons de la propolis soit du scotch. De toute façon nous revenons le lendemain matin et nous récoltons toujours quand la miéllée de lavande attaque donc même si elles repèrent un trou, il n'y a pas de conséquence grave. Mais il existe plusieurs modèles de chasse abeille. Celui que nous utilisons, avec ses 8 sorties est très rapide (une nuit). Mais d'autres (losange blanc) doivent être laissé plusieurs jours, attention donc a avoir du matériel bien étanche.
l'acacia 2017 sera un millésime.... il s'en est peu fait. Et en ce qui nous concerne, la miéllée s'est chevauchée avec une autre floraison.... surement du ronce. Au final il a le gout de l'acacia mais a une teinte un peu orangée. Nous attendons les analyses. Toutefois ça a plutôt beaucoup miéllée sur nos deux ruchers d'Isère avec successivement l'acacia, le ronce, le tilleul puis le châtaignier et sans doute d'autre fleurs. nous venons de redescendre les ruchers sur la lavande et beaucoup ont fait une hausse d'un miel qui aura sans doute l'appelation forêt.
Le toute fleur de Provence nous a réservé des surprises. Comme prévisible avec les pluies de mai et la canicule qui a suivi, les colonies ont beaucoup ramassé ce printemps mais bien plus qu'espérer. Cependant le miel était parfois cristallisé en grande quantité dans les cadres. Il n'est pas bien sorti a l'extraction mais surtout il nous a cassé des cadres et notamment les cires bien blanches. Les aléas de l'apiculture....espérons que les abeilles arriveront à le consommer le printemps prochain lors des poses de hausse.
La lavande est très en avance cette année avec les premières fleurs aux alentours du 7 juin sur le plateau de Valensole et un début de miellée le 18 juin sur Vachères. Autant dire que les touristes ne devront pas être en retard pour les photos car fin de première semaine de juillet ce sera tous coupé sur Valensole.
Cette année beaucoup de transhumants ne sont pas descendus car trop sec et apparemment ça mielle bien sur le sapin et le châtaignier.
mais comme je dis souvent c'est quand la miéllée sera fini qu'on pourra tirer les conclusions.... personne est devin et avec une bonne pluie de 50mm on pourrait avoir une excellente miéllée. A l'inverse un mistral qui se lève et ce sera une miéllée peut être pire que l'an dernier....
Les lavandes ont gelée fin avril. Du coup la miéllée devrait être moins puissante mais plus longue. Il y a des champs en pleine floraison et des champs encore vert !!!!
Au sein même du pied de lavande on peut faire le même constat avec des épis en fleur et d'autres tout petit et vert. Mais dans ce cas là, cela ne changera rien pour l'apiculteur car le lavandiculteur coupera lorsque les premiers épis auront atteint 80% de floraison
Comme toujours, il y a des avantages et des inconvénients pour chaque méthode utilisé pour récolter.
le chasse abeille a pour gros avantages de très peu perturber la colonie. de plus les opérations de pose et récolte peuvent s'effectuer tard le soir ou tôt le matin. Cependant il faut aller deux fois aux ruches et soulever deux fois une hausse de miel qui en langstroth pleine pèse jusqu'à 35kg.
le balayage des abeilles est long car il faut faire cadre par cadre et il y a un risque important que le miel prenne le gout de la fumée mais lorsque la miéllée a été faible il qu'il ne faut prélevé qu'un ou 2 cadres par ruche c'est souvent le moyen le plus rapide et le moins fatigant
le souffleur est sans doute la méthode la plus utilisé en apiculture professionnel. C'est très rapide mais c'est une sacrée pagaille sur le rucher avec des dizaines de millier d'abeille qui vole dans tous les sens.